On pense souvent que ce qui différencie le professionnel de l’amateur, c’est principalement un la technique et deux l’expérience. Cela vaut pour la photographie, mais aussi pour de nombreux domaines (pour ne pas dire tous). Et oui, c’est vrai et indéniable, la technique de composition photo est importante : savoir maîtriser son boîtier, bien utiliser son flash, choisir les bons objectifs relève de l’apprentissage et, au fil du temps, de l’expérience.
C’est essentiel, mais cela ne suffit pas. Sans aller directement jusqu’à tenter définir ce fameux « œil photographique », un concept qui peur sembler irrationnel (mais nous y reviendrons un jour), il ne faut pas se contenter de la technique. Une belle photo n’est pas seulement réussie techniquement. Une belle photo à l’extraordinaire pouvoir de susciter une émotion. C’est en cela qu’elle est un art. Donc la technique oui, mais pas que. Ce qui distingue le professionnel de l’amateur, c’est la facilité déconcertante avec laquelle il sait adapter la technique à ce qu’il veut dire, transmettre, révéler, avec une simple image. Ce qu’il met dedans et pourquoi. Bref, comment il la compose. Car en fait, une composition photo se fait comme un tableau.
3 règles d’or de la composition photo
Elles sont finalement universelles et rappellent les fondamentaux du marketing : quoi, pourquoi et comment ? En détails, cela donne : quel est le sujet principal de ma photo, qu’est-ce que je veux montrer sur ce sujet, qu’est-ce qu’il me faut pour ça (objectif, réglages, lumière, etc.). L’aspect technique arrive donc après et ainsi que le veut l’adage, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
Bien remplir le cadre
La réponse à ces questions en appelle d’autres. Par exemple, tous les éléments présents dans le cadre sont-ils utiles au sujet, servent-ils ou gênent-ils ma composition photo ? Dans le second cas, il faut bien sûr les éliminer soit en modifiant sa position, soit en les supprimant (si possible). Sinon, il est préférable de modifier sa composition ou… D’attendre un moment plus propice. D’autres au contraire, peuvent venir appuyer et renforcer ce que l’on veut exprimer en devenant de véritables symboles (des objets, une lumière particulière, une attitude) que le savoir-faire technique saura exploiter et mettre en valeur.
Règle des tiers, équilibre et plans
Ce sont les données de base d’une composition réussie. Et une démarche qui deviendra rapidement naturelle. Ainsi, lorsque l’on admire un paysage, il y a toujours une partie sur laquelle on souhaite mettre l’accent (un ciel, un monument, un arbre). Cet élément devra représenter les 2/3 de la photo. Un personnage sera au premier plan, mais on peut alors choisir de le privilégier seul (gros plan) ou de le montrer dans le décor (plan moyen ou général pour citer les plus courants). Les possibilités sont si vastes et les conditions si variées qu’on en aura jamais fini de les exploiter toutes !
La photo, c’est la vie
Quand on a envie de prendre des photos, et surtout quand les circonstances l’exigent presque (mariage, baptême, soirées mémorables), on ne veut surtout pas rater l’instant et on se précipite, prêt à enclencher à tout bout de champ. Un défaut qui ne s’arrange pas avec le numérique puisque nous pouvons développer 10 ou 100 photos pour le même prix. Et puis il y a PhotoShop. Et après ? Une photo non composée le restera. Au mieux, elle sera bricolée en post production pour être acceptable, mais elle n’aura pas de saveur, pas d’âme. Dommage ! Car sans prétendre devenir un vrai professionnel (et encore moins un génie de la photo), on peut avoir l’ambition d’être, de temps en temps, touché par la grâce ! Et c’est aussi une question de travail. Seul un professionnel est capable de réaliser de belles photos en quelques secondes. A tous les autres, il faut le temps nécessaire.. Impossible me direz-vous car le temps d’une photo est fugace. Hélas oui, mais justement : l’œil, ça se travaille, avec ou sans l’appareil photo en main. C’est l’œil qui compose. Et des compositions, il y en a de potentielles, tous les jours. La photo est dans notre vie. Alors on s’entraîne, on garde les yeux ouverts. On se fait observateur, chasseur d’images. On est éveillés, réactifs, sensibles. En prime, on profitera bien mieux de tout !
