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Les photos en hiver : la saison propice !

Au premier abord, l’hiver et sa torpeur généralisée ne sont guère stimulants. Comment faire une belle composition et capter cette lumière fuyante et par trop éphémère, ou encore réussir un portrait avec un modèle crispé par le froid ? Et pourquoi pas ? Halte aux idées reçues ! Les photos en hiver sont justement techniquement et artistiquement intéressantes pour un photographe.

photos en hiver

Jeux d’ombres et de lumière

Je subodore la moue ironique des pessimistes ! Car la lumière est, quand même, en hiver,  ce qui se fait de plus rare. Entre morne grisaille et ciels plombés ou pire, banc gris sale, nos objectifs ne sont pas à la fête. Sans parler de l’éblouissement froid d’un soleil à la peine, des arbres semblables à des squelettes et des humains emmitouflés. Et pourtant… La lumière hivernale, nous, on l’aime. Pourquoi ?

Soleil bas :

En été, nous sommes contraints de nous lever à l’aube ou d’attendre la fin de journée (autrement dit, l’heure de l’apéro devant la piscine après la plage) pour prendre des photos de paysages dignes de ce nom, qui ne seront pas aplaties par un astre du jour au meilleur de sa forme. En ce moment, le soleil, même présent, est bien moins arrogant. Et il est plus bas toute la journée. A nous donc  les marches au grand air à l’heure de midi sans craindre grand-chose pour nos photos en hiver.

Lumière rasante :

Au diapason, la lumière ne tombe plus à la verticale, et oublie de marquer cruellement les rides d’expression sur le plus beau des visages passé 15 ans ! Personne ne s’en plaindra. Douce et rasante, elle étire les ombres, transformant les silhouettes de certains arbres en personnages de contes de fées. Côté technique, cette lumière indulgente est beaucoup plus facile à maîtriser que celle, impitoyable, de juillet, surtout si on est amateur de contre-jours. Quant aux couchers de soleil des belles journées d’hiver, ils n’ont rien à envier à ceux de l’été : ciels irradiants ponctués de nuage gris plomb, traînées rose ou pourpre les transforment en spectacles magiques !

Richesse des matières

C’est peut-être là le plus grand intérêt des photos en hiver. La lumière de la « morte » saison est bien plus vivante et généreuse qu’il n’y paraît. Car elle révèle, transforme ou magnifie les matières, du mur en vieilles pierres au bitume des avenues citadines en passant par le verre. Comment ? Les éclairant plus à l’horizontale, elle met en valeur la diversité des surfaces, en exprime les reliefs et la densité,  tandis que les ombres par nature plus présentes assurent les contrastes. Côté technique, on préférera les grandes profondeurs de champ pour éviter de flouter les d’arrière-plans.

Pluie et brouillard

Les brouillards qui semblent sortir de nulles parts  font de la plus banale des photos de paysage un hymne au surnaturel. Cliché ? Peut-être, mais on s’en fiche. Parvenir à capturer des nappes de brume voyageant entre ciel et terre reste un bel exercice créatif pour photographe amoureux de la nature et de ses beautés. Quant à la pluie, elle nous emmène au gré de ses fantaisies, avant ou après être tombée, et même pendant, sous réserve bien sûr qu’il ne s’agisse pas d’un déluge, aussi dangereux pour le rhume que pour notre appareil. Avant la pluie, il y parfois une telle humidité dans l’air que celui-ci semble flou, autant  d’ambiances photographiques que l’on trouvera plutôt en ville, cette humidité frissonnante ne se percevant qu’à la lumière d’un réverbère par exemple. Et après ? Après (ou pendant) la pluie, il y a les gouttes, ces multiples petites billes rondes qui viennent se poser sur le bois, le verre ou les feuilles des arbres. Et puis, bien sûr, il y a les flaques et les reflets. Cliché là encore, mais matière à jouer, matière brute pour créateurs en herbe.

Les photos en hiver et créativité

La créativité, c’est la grande opportunité que nous offrent les photos en hiver : les choses et les éléments n’allant pas forcément de soi, il nous faut faire preuve de plus d’imagination qu’à la belle saison, quand le moindre arbre en fleur met en joie notre appareil photo gourmand de couleurs et d’éclat. L’hiver fait de nous des explorateurs, exerce l’acuité de notre regard et sollicite notre sensibilité artistique. A nous de savoir exploiter avec justesse cette lumière si particulière, de traduire les ambiances et de raconter des histoires comme autant de contes d’hiver. Et puis pourquoi ne pas en profiter pour tenter le Noir et Blanc ? A nous les contrastes entre blancheur neigeuse et noirceur des minéraux et végétaux. La neige, parlons-en, elle mérite à elle seule tout un chapitre.

Mais avant… Avant il y a les lumières de la Fête, artificielles certes, mais si féeriques qu’elles méritent bien notre attention, les lumières de la nuit d’hiver et de Noël. Ce sera pour la semaine prochaine