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Saga des marques : les 100 ans de Leica !

On peut être un appareil photo (il y en a des centaines) ou l’Appareil Photo. La Rolls-Royce du genre. Si c’est le cas, on s’appelle Leica et on est beaucoup moins nombreux. En 2014, j’ai fêté mes 100 ans et mon histoire fait rêver.

Leica

L’origine de Leica

J’ai accompagné les plus grandes stars et aidé nombre de reporters à devenir des maîtres en leur domaine. C’était au temps des Années Folles, juste après la guerre 14/18. Je suis devenu le trésor des photographes. Avec moi, ils osaient tout. Petit et léger, je me glissais partout, même dans leurs poches, prêt à capturer l’instant choisi par eux, telle une arme invincible au bout de leurs bras. En tout cas, c’est ainsi que me percevait l’un des dieux de l’Olympe photographique, Henri-Cartier Bresson/. Pas mal pour un appareil conçu par un photographe amateur et malade ! De 1913… Car Oskar Barnack, mon père fondateur, m’a inventé pour pouvoir s’adonner à sa passion sans subir les assauts de son asthme, qui l’épuisait quand il devait traîner avec lui le barda des photographes d’alors.

Le début d’une histoire …

Mes premières images ? Je les ai faites dans les rues de Wetzlar, au nord de la ville de Francfort. Mon destin aurait pu me laisser là, en Allemagne. Mais Monsieur Ernst Leitz, l’employeur d’Oskar (fondateur), m’emmena avec lui dans un voyage à New York. Quelle idée géniale ! Bien sûr, il me fallut encore patienter quelques années avant de trouver ma vraie place. Mais avec le Leica M, j’ai conquis la planète, allant même jusqu’à devenir cadeau royal pour la Reine d’Angleterre Elisabeth II. Loin de mon pays natal, j’étais le chouchou des stars, d’Alfred Hitchcock à Miles Davis en passant par Stanley Kubrick, et même le King Elvis Presley. Bref, je suis devenu une légende, l’appareil photo des rois, au sens propre et figuré !

2014 : L’année du centenaire et d’un pari fou

A 2014 Me voilà centenaire. Et ce n’est pas si simple : dur dur d’être un géant par la renommée mais toujours « petit » par la production, quand d’autres marques (célèbres elles aussi) arrosent le monde entier avec les moyens de l’industrie de masse. Heureusement, le Docteur Andreas Kaufmann, mon bienfaiteur et principal actionnaire de la marque Leica Camera AG me soutient sans faillir depuis plus de quinze ans. Cet homme a pour moi une vision, celle d’un centenaire capable de se réinventer en s’appuyant sur son histoire incomparable. Un pari un peu fou mais que ne fait-on pas par passion ! Le Docteur Kaufmann a osé et l’année 2014 fera date, et pas seulement pour fêter mes 100 ans. Le 22 mai, le Docteur Kaufmann a présenté à la presse ébahie un vaste complexe industriel ultra-moderne au design magnifique, qui m’est entièrement dédié et se situe… Dans ma ville natale de Wetzlar. Bienvenue au Leica Park ! On y trouve bien sûr le siège de l’entreprise Leica et ses bureaux mais aussi un musée, un magasin et une librairie et même un « Leitz Bar », Excusez du peu, mais même les grandes marques japonaises n’ont jamais été aussi loin. Autre pièce maîtresse, une immense galerie d’animations culturelles, orchestrée de main de maître par Mme Karin Kaufman, l’épouse du docteur Andréas. Les visiteurs ne risquent pas d’être déçus, d’autant qu’ils pourront même découvrir une partie des ateliers où je suis fabriqué. Bref, on est en Allemagne et on se croirait aux Etats-Unis, comme à Atlanta, domaine de la légendaire boisson gazeuse. Comme si tout cela ne suffisait pas, le Docteur Kauffman a aussi choisi l’année de mes 100 ans pour lancer sur le marché le système Leica T. Né d’un bloc d’aluminium, mon petit frère du 21ème siècle ne ressemble à aucun autre. Nul doute qu’il sera lui aussi une star réservée à un monde de privilégiés comme je l’ai été en mon temps. C’est ainsi, on ne se refait pas. Je suis un appareil de prestige et à tous ceux qui se sont réjouis de mon déclin, je conseillerai de se méfier. Je suis un phénix. Je suis un Leica.