Une fois n’est pas coutume : abandonnons nos appareils photo là où ils sont (soigneusement rangés bien sûr), et même nos ordinateurs, écrans et claviers pour découvrir un livre. Quoi ? Un livre ! A l’ère d’Internet, et d’Instagram ! Eh bien oui, un livre mais pas n’importe lequel, un « Dictionnaire de la Photographie ». Qui l’aime (la photographie) nous suivent au fil de ces pages.
Pourquoi un « Dictionnaire de la photographie » ?
Pour rappel, un dictionnaire est un ouvrage qui se propose de traiter généralement par ordre alphabétique, tout ce qui relève d’un sujet précis, devenant ainsi une référence dans le domaine concerné. A l’époque de « Wikipédia », un tel objet peut paraître inutile, voire parfaitement dépassé. C’est l’éternel débat entre internet et papier, perdu d’avance semble-t-il par le second. A fortiori en ce qui concerne les images, qui défilent en permanence et sont accessibles au bout de la souris de l’ordinateur.
Eh bien justement, c’est là l’un des premiers intérêts de cet ouvrage : il a le mérité de sélectionner, pointer, classer et trier. Car, reconnaissons-le, Internet est un outil formidable mais aussi une insondable jingle. Aucune hiérarchie dans l’information multiforme que l’on y trouve, celle-ci n’est pas toujours vérifiée (ni vérifiable) et elle est tellement vaste que cela en devient parfois décourageant. Car comment embrasser dans sa totalité un sujet tel que le nôtre, la photographie dans tous ses aspects, historique, culturel, technique et artistique ? D’autant que lorsque l’on s’intéresse à la photographie et que l’on est un novice en la matière, nous ne savons pas toujours ce que nous cherchons. Ce « Dictionnaire de la photographie » peut donc être un allié précieux, une sorte de fil rouge qui canalisera notre intérêt (forcément immense).
A qui le doit-on ?
Le « Dictionnaire de la Photographie » de Nathalie Herschdorfer est le résultat d’un travail de plusieurs années, entrepris en 1998 avant d’être délaissé puis repris à partir de 2010 et enfin mené à terme. A l’origine le projet était destiné à nos voisins d’outre-manche qui ne disposait pas d’un tel ouvrage. C’est donc au Royaume-Unis qu’il fut tout d’abord publié, avant la France grâce aux Editions de la Martinière. En 450 pages et 300 photos, il nous présente près de 1 000 photographes de 46 pays, rassemble 1 200 notices rédigées par quelques 80 auteurs spécialisés avec le concours de 150 experts. Son initiatrice, Nathalie Herschdorfer, est une pointure en la matière. Historienne de l’Art spécialisée en histoire de la Photographie, elle occupe aujourd’hui le poste de Directrice du Musée des Beaux-Arts du Locle en Suisse, aux frontières de l’hexagone. Elle est également directrice d’un Festival de Photographie, commissaire d’expositions et écrivain.
Ouvrages papiers VS Internet
Pour ou contre le papier ? Là n’est pas le débat. Et d’ailleurs, pourquoi y aurait-il incompatibilité entre les deux ? C’est sûr, ce nouveau dico de la photo sera (assez) vite dépassé là où internet se réactualise en permanence. Tant pis. Il peut prendre une place très honorable dans notre bibliothèque et se révéler un guide bienveillant veillant sur les fondamentaux.
A l’heure où tout le monde s’improvise photographe et où les images nous submergent en permanence, il se propose aussi de séparer le bon grain de l’ivraie, de nous rappeler que la photographie est non seulement un métier mais aussi (surtout) un art à part entière dont l’histoire est marquée de nombreuses évolutions et de personnalités de génie.
Et puis c’est un bel objet, un beau livre avec lequel nous pouvons faire ce que nous faisons avec notre ordinateur. Confortablement installé dans notre fauteuil, il nous entraînera au fil de ces pages dans l’univers incroyable de la photo, nous partirons d’un point pour en arriver à un autre et nous ferons de belles découvertes.
A déguster un peu comme un bon vin, à offrir ou à s’offrir. N’oublions pas que c’est bientôt la Saint-Valentin !
Le Dictionnaire de la Photographie – Nathalie Herschdorfer
448 pages – Format 20,2 X 30,7cm
Publié aux Edition de la Martinière
Prix conseillé : 75 €.
